Quels sont les symptômes d’un cancer de la prostate ?

Le cancer de la prostate reste une maladie silencieuse pendant de nombreuses années. Les symptômes apparaissent tardivement, lorsque la tumeur a déjà atteint un stade avancé. Il est donc crucial de consulter régulièrement son médecin traitant dès 50 ans, même en l’absence de tout signe d’alerte. Un dépistage précoce permet de diagnostiquer la maladie à un stade où les traitements sont les plus efficaces.

Des troubles urinaires révélateurs

Dans la plupart des cas, le cancer de la prostate évolue lentement sans provoquer de symptômes. Cependant, lorsque la tumeur grossit, elle peut comprimer l’urètre et entraîner des troubles urinaires. 

Les signes évocateurs sont des envies fréquentes et urgentes d’uriner, des difficultés à démarrer ou à interrompre le jet urinaire, une sensation de vidange incomplète de la vessie après la miction. Des brûlures ou des douleurs en urinant, voire la présence de sang dans les urines ou le sperme, doivent aussi alerter.

Néanmoins, ces symptômes ne sont pas spécifiques du cancer de la prostate. Ils peuvent être causés par d’autres maladies bénignes comme l’hypertrophie bénigne de la prostate (adénome) ou une prostatite. Seul un médecin, au terme d’un examen clinique et d’analyses complémentaires, sera en mesure de poser le diagnostic.

Par ailleurs, le cancer de la prostate localement avancé peut aussi se manifester par des troubles de l’érection et des éjaculations douloureuses. Si la tumeur s’étend au-delà de la prostate, des douleurs osseuses (dos, bassin, jambes), une fatigue intense et une perte de poids inexpliquée peuvent survenir et nécessitent des investigations médicales. Voilà, les symptômes de la prostate expliqués !

Le toucher rectal et le dosage du PSA

En l’absence de tout symptôme, le cancer de la prostate est souvent découvert fortuitement lors d’une consultation médicale. Le toucher rectal fait partie de l’examen clinique de routine chez l’homme de plus de 50 ans. Il permet au médecin de palper la prostate à travers la paroi du rectum et de repérer une éventuelle induration ou grosseur suspecte. Cependant, cet examen ne suffit pas à lui seul pour affirmer le diagnostic.

Le dosage sanguin du PSA (antigène spécifique de la prostate) vient compléter le toucher rectal. Cette analyse biologique mesure le taux d’une protéine produite par la prostate, dont la concentration augmente en cas de cancer. Mais attention, un taux élevé de PSA n’est pas synonyme de cancer et peut traduire une infection ou un adénome bénin de la prostate.

Malgré ses limites, le dépistage individuel par toucher rectal et dosage du PSA reste aujourd’hui la meilleure stratégie pour diagnostiquer précocement un cancer de la prostate. Il doit être discuté au cas par cas avec son médecin traitant, en fonction de l’âge, des antécédents familiaux et des facteurs de risque de chacun.

Identifier le stade et l’agressivité du cancer

Le bilan d’extension et le score de Gleason (ou score ISUP) permettent de classer le cancer de la prostate en différents stades selon son étendue et son agressivité. On distingue schématiquement cinq stades évolutifs :

  • les tumeurs localisées à faible risque évolutif (score isup 1) ;
  • les tumeurs localisées à risque intermédiaire (score isup 2-3) ;
  • les tumeurs localisées à haut risque (score isup 4-5) ;
  • les cancers localement avancés qui franchissent la capsule prostatique ;
  • et les cancers métastatiques avec des cellules cancéreuses disséminées à distance.

Cette classification pronostique est essentielle pour orienter le patient vers la stratégie thérapeutique la plus adaptée à sa situation.